L’importance du microbiote au centre des solutions de santé

Fort de plus de 20 ans d’expérience en médecine nutritionnelle, le Dr Christian Ledoux a accompagné plus de 15 000 patients dans leur parcours de santé.
Reconnu comme l’un des pionniers français dans l’intégration du microbiote intestinal dans les solutions de santé, il partage son expertise à travers des vidéos claires et accessibles.

Bien avant que le microbiote ne devienne un sujet central en France, le Dr Ledoux était déjà convaincu de son importance dans la santé globale.

Ses vidéos s’inscrivent dans une démarche d’explication pour tenter de répondre simplement à des sujets parfois complexes.

Les réflexions du Dr Ledoux sont le fruit de sa pratique clinique et du partage avec une partie de la communauté scientifique.

Découvrez les vidéos du Dr Christian Ledoux :

  • Intestin poreux : ce que vous devez savoir (Nutrastream)
  • Chacun a son microbiote
  • Qu’est-ce que l’hyperperméabilité intestinale ?
  • Quels en sont les symptômes de l’hyperperméabilité intestinale ?
  • Quels en sont les facteurs et les causes de l’hyperperméabilité intestinale ?
  • Comment agir et traiter l’hyperperméabilité intestinale ?
  • La candidose intestinale génératrice des autres candidoses
  • Les tests de dépistage de la candidose sont-ils efficaces ?
  • Qu’est-ce que la dysbiose intestinale ?
  • Comment traite-t-on le sibo?

Votre paroi intestinale est-elle trop perméable ? Ne l’ignorez surtout pas ! Avec Christian Ledoux, médecin, vous allez tout savoir sur l’intestin poreux

Qu’est-ce que la dysbiose?

La dysbiose, c’est un déséquilibre au niveau du microbiote. C’est un déséquilibre qui peut avoir plusieurs causes ou manifestations. D’abord, un excès de germes pathogènes, une raréfaction des germes du bon microbiote, et aussi c’est quelque chose qui est fréquent chez les personnes âgées par l’usure des villosités et la disparition du microbiote qui se détruit. C’est pour ça qu’il faut entretenir ces personnes et systématiquement il faut leur donner des probiotiques tout le temps.
Et ensuite, la dysbiose, c’est le déséquilibre entre, surtout ce qu’on voit maintenant, c’est la candidose qui provoque une dysbiose.

C’est les Candida qui ont suivi les traitements antibiotiques qui ont pris la place des bonnes souches, des bons germes.
Et les Candida, une fois qu’ils sont là, ils sont très difficiles à faire partir.
Et cette dysbiose provoque l’hyperperméabilité intestinale en conséquence.
Alors réparer une dysbiose sans réparer l’hyperperméabilité intestinale, c’est comme le mythe de Sisyphe, on monte la pierre et elle retombe tout le temps. C’est comme remplir un seau qui fuit, il faut traiter la cause et l’entretien de la dysbiose, c’est l’hyperperméabilité intestinale.

Les symptômes de l’hyperperméabilité intestinale

Le premier symptôme, le plus banal, c’est ce qu’on appelle le syndrome de l’intestin irritable. Les ballonnements, les gaz, les selles anarchiques un peu autonomes, je dis. De temps en temps, c’est constipé, de temps en temps, c’est en vrac, de temps en temps, ça peut être normal. Ensuite, il y a la fatigue, qui est un des premiers signes aussi.

Après, c’est tout un état général : ça peut être des douleurs articulaires, des troubles de l’humeur. Il y a beaucoup de signes, mais le principal signe important, c’est le côlon irritable que, malheureusement, on ne traite que par la symptomatologie mais pas par les causes. C’est pour ça que beaucoup de personnes sont frustrées quand on traite leur côlon irritable ou leur MICI.

Causes et facteurs de l’hyperperméabilité intestinale

Alors, un des premiers facteurs, d’abord, on va parler du côté alimentaire : ça peut être le gluten en premier. Le gluten, même si celui-ci ne traverse pas la barrière intestinale, notre foie et notre barrière intestinale synthétisent une protéine qui s’appelle la zonuline, et cette protéine provoque la rupture des jonctions serrées entre les cellules, ce qui provoque l’hyperperméabilité intestinale.

Ensuite, il peut y avoir les traitements antibiotiques, surtout chez le jeune enfant, alors quand le microbiote n’est pas bien installé, et même après, quand on donne des cures importantes de traitements antibiotiques.
Antibiotique, littéralement, ça veut dire contre la vie, donc on tue les mauvaises herbes mais on tue les bons, mais par contre on respecte les champignons qui, eux, se multiplient très, très vite et qui créent ce qu’on appelle la candidose digestive, qui met le tube digestif en terrain acide et qui entretient le mécanisme inflammatoire.
Il y a aussi d’autres facteurs plus physiques : au niveau alimentaire, les toxiques, les aliments super transformés, l’alcool.
Le stress, actuellement, est un très gros facteur d’hyperperméabilité intestinale, les interventions, les anesthésies. On voit ça chez le personnel volant en altitude parce qu’ils sont en hypoxie, chez les grands sportifs. Il y a beaucoup de paramètres qui ne sont pas alimentaires, qui sont un peu liés à notre mode de vie, ce qui fait qu’à peu près 80 % des gens ont une hyperperméabilité intestinale au jour d’aujourd’hui.

La dysbiose, c’est la rupture de l’équilibre digestif du microbiote, et ça, c’est dû souvent aux traitements médicamenteux : inhibiteurs de la pompe à protons, antibiotiques, corticoïdes, chimiothérapie. Le stress provoque cette dysbiose. C’est un peu les mêmes causes que celles que l’on a citées avant.

Comment agir et traiter l’hyperperméabilité intestinale ?

Alors c’est un peu complexe parce que c’est très difficile de faire la preuve exacte de l’hyperperméabilité intestinale. Il y a peu d’examens qui soient fiables, si on peut parler comme ça.Personnellement, j’en prends un qui est critiquable mais qui, pour moi, est indispensable.
Quand il y a hyperperméabilité intestinale, qu’il y a des débris alimentaires qui travaillent sur la barrière intestinale, ces débris alimentaires, notre corps ne les reconnaît pas, il fait des anticorps.Donc il faut chercher les anticorps anti-aliments, parce que s’il y a anticorps anti-aliments, ça veut dire que l’aliment est en contact avec notre système immunitaire. Donc c’est un marqueur de l’hyperperméabilité intestinale.
Et il faut savoir que ces aliments-là ne sont pas responsables de l’hyperperméabilité, à part le gluten et le poivre qui peuvent en être un, simplement ils entretiennent le mécanisme inflammatoire.

Et si on veut réparer, moi j’emploie le terme de ravalement de la barrière intestinale, si on veut faire un ravalement correct, il faut savoir quels sont les aliments qui entretiennent, en faire l’éviction, et c’est seulement après qu’on peut traiter la barrière intestinale.
Traiter sans faire l’éviction alimentaire, on court à l’erreur.

C’est-à-dire que quand on fait la prise de sang qu’on appelle des intolérances alimentaires, mais c’est très, très mal nommé, il n’aurait jamais fallu appeler ça comme ça parce que ça prête à confusion, le terme d’intolérance. Disons que quand on a les anticorps anti-aliments, ça veut dire que ceux-ci traversent la barrière intestinale et, en traversant, ils l’entretiennent. Donc il faut les supprimer. Il faut supprimer de notre alimentation, le temps de la réparation, les aliments qui traversent, mais on peut les réintroduire après.

Cela dépend déjà du degré de perméabilité.Plus la perméabilité est importante, c’est-à-dire plus le chiffre, plus le taux des anticorps est important, plus ce sera long à réparer.Ensuite, moi personnellement, je fais ça en trois phases.Là, une phase de désinflammation des infections est assez courte mais puissante, qui dure en général entre 7 et 10 jours. Ensuite, une phase de rebouchage, dans laquelle je traite en même temps la candidose. Pour moi, la candidose accompagne toujours ou presque toujours l’hyperperméabilité intestinale.

Donc, en fonction du cycle du Candida, il faut faire au moins sur deux, voire trois cycles du Candida, c’est-à-dire deux à trois mois de traitement.Et ensuite, seulement, on fait la peinture intérieure, c’est-à-dire la réimplantation du microbiote avec des souches choisies en fonction des signes cliniques de la personne, en fonction des ballonnements, des gaz, de leur fréquence, des selles, de leur consistance, etc. qui nous fait choisir le mélange des souches.Et c’est seulement au bout de 2 à 3 mois de réintroduction des souches qu’on peut réintroduire les aliments que l’on avait supprimés.

Alors, au niveau de l’infection, on prend des huiles essentielles : origan, arbre à thé. Ensuite, les traitements pour la candidose, pareil, on est dans l’origan, le pépin de pamplemousse, l’acide caprylique et puis d’autres produits qu’on peut trouver avec. Et ensuite, on traite la perméabilité en elle-même avec de la glutamine, qui est l’acide aminé qui nourrit les cellules qui refont les protéines de jonction.
Et cette glutamine peut être accompagnée de zinc, de chlorophylle, de produits qui sont intrants, qui ont en même temps un effet antimicotique et anti-ballonnement.

Comment traiter le SIBO ?

Le SIBO, c’est la migration des germes du côlon qui passent la valvule de Bauhin et qui entrent dans l’intestin grêle.
Et cette prolifération vient du fait qu’on modifie le degré d’acidité de l’estomac et en aval de l’intestin, sinon qu’il y a une migration des souches du côlon et cette modification de l’acidité est souvent, même très souvent, pour ne pas le dire toujours, la conséquence des traitements des inhibiteurs de la pompe à protons.

Alors, il y en a qui disent qu’il faut traiter par un traitement antibiotique.C’est vrai, il faut un traitement antibiotique pour tuer les mauvais germes, mais les traitements antibiotiques tuent aussi les bons. Moi, je préfère que l’on traite comme l’hyperperméabilité et le résultat est exactement le même.

Désinflammation, désinfection, réapplication des microbiotes. Bien sûr, arrêt des IPP, parce que les IPP souvent sont dus à l’inflammation, à l’hyperacidité du tube digestif qui a un rapport avec la candidose, parce que le champignon vit en milieu acide oxydé, donc c’est lui qui entretient l’hyperacidité au niveau de l’estomac. On traite la candidose dans 95% des cas, ou même, oui, disparition de l’acidité et des troubles dyspeptiques au niveau de l’estomac. Il suffit de traiter la candidose digestive.

Actuellement, j’estime que 80 à 85% des personnes, je ne dis pas des patients, je dis des personnes, sont porteurs d’une mycose digestive.

Les tests de dépistage de la candidose sont-ils efficaces ?

Le champignon, c’est un micro-organisme très particulier, et j’allais dire très intelligent.

On peut l’avoir sous trois formes dans notre organisme : la forme spore, la forme levure et la forme filament ou mycélienne. Et en plus, ce petit champignon, il est composé de trois sucres complexes : chitine, manane, glucane. Et ce qui est très intéressant, c’est qu’il change de composition en fonction de sa nature. Par exemple, s’il est sous forme de spore et de levure, il est très riche en chitine et en glucane. S’il est devenu la forme pathogène, la forme pathogène c’est la forme filament, il est très riche en manane. Alors, on peut faire des tests pour faire la sérologie des candidoses, on se sert des anticorps, mais seulement les anticorps sont des anticorps anti-manan.Donc, on ne sera positif que s’il est sous forme mycélienne, comme le filament.
Vous pouvez être une petite champignonniste ambulante, c’est-à-dire bourrée de spores et de levure, avoir une sérologie négative.

Vous vous stressez, vous prenez un traitement antibiotique, en 24 heures le champignon change de forme et vous devenez positif à la réaction.

Donc, c’est pour ça que je ne le demande jamais.

Qu’est-ce que l’hyperperméabilité intestinale ?

La digestion se fait au niveau surtout de l’intestin grêle, la barrière de l’intestin grêle qui est un filtre très très mince qui ne laisse passer que les nutriments. Pour donner une image, si on met l’intestin à plat, ça couvre en moyenne 350 m², vers 400 m², mais l’épaisseur c’est 4 centièmes de millimètre. Ça équivaut à un quart de l’épaisseur d’une couche monocellulaire, comme du papier à cigarette.
Cette membrane est constituée d’une couche monocellulaire très très fine, qui est reliée par des protéines de jonction ou des jonctions serrées. Ces filtres ne laissent passer que les nutriments. C’est-à-dire que quand on mange un aliment, on le digère, les nutriments vont traverser, les vitamines, les oligo-éléments, les minéraux, les protéines, et le reste est éliminé.

Mais suite à différentes agressions, ce filtre devient une grosse passoire et laisse passer des débris alimentaires ou des toxiques ou des microbes ou des pathogènes, et ceux-ci vont entrer dans le système immunitaire. Et là va commencer toute la réaction inflammatoire de bas grade qui est la source de très très nombreuses pathologies.

Chacun a son microbiote ?

Oui, le microbiote est unique. Chacun a son microbiote. Il existe actuellement environ 1 500 à 2 000 souches connues.
Chacun en est porteur entre 350 et 400 souches, mais on a un socle commun qui est la base de notre microbiote et c’est autour de ce socle commun que chacun fait son propre microbiote.
Le microbiote se fait d’abord par la diversité alimentaire, à partir de l’âge de 4 ans surtout, et les personnes qui mangent de manière différente auront des microbiotes différents, mais il y aura toujours quelques souches communes. Et le travail des laboratoires est justement de travailler à partir de ces souches communes pour que chaque patient reconstitue son microbiote sain.

Une expertise auprès de 15000 patients

J’ai vraiment commencé à m’intéresser à l’hyperperméabilité intestinale dans les années 2002-2003, donc ça va faire 20 ans. Au début, c’était un petit peu laborieux parce qu’on ne disposait pas d’aussi bons traitements que nous avons maintenant. Donc les choses ont beaucoup changé.

Maintenant, je peux dire qu’on traite vraiment l’hyperperméabilité intestinale. Ce qui était un peu incertain, il y a encore 10 ans, c’était un peu laborieux. Maintenant, c’est très facile, quand on connaît bien le mécanisme et qu’on respecte bien le protocole.

Combien de patients avez-vous traités ?
15 000 patients environ, actuellement, à ce jour.

Que tirez-vous de cette expérience pratique ?
J’ai une grande satisfaction parce qu’avant, j’ai été chef de service, j’étais enseignant à la fac, et j’avais tout plaqué en 1999, ça ne m’intéressait pas. Et là, j’ai une satisfaction à faire ce que je fais.

Les symptômes de l’hyperperméabilité intestinale